L’histoire résumée de Bretagne

L’Histoire de Bretagne, ou bien l’Histoire Bretonne ou encore l’Histoire des Bretagnes se déroule sur des siècles voire sur plus de deux millénaires. En île de Bretagne d’abord, bien avant l’ère romaine et chrétienne… Puis la reine bretonne Boudika de la tribu des Iceni résista héroïquement aux Romains, fédérant une partie des 40 tribus Brittoniques, comme sur le continent Vercingétorix a fédéré une grande partie des 60 tribus dites gauloises, ou celtiques continentales, contre l’oppresseur Romain. Rome finit par s’imposer quelques siècles, entre quatre et cinq environ selon les lieux, avant de s’écrouler à son tour… Laissant les peuples premiers émerger de nouveau sous de nouvelles structures…

En Armorique, un nouveau pays s’organise à partir de 410 après JC, quand l’Empereur Honorius écrit aux cités de Brittanie de pourvoir elles-mêmes à leur propre sécurité, signifiant par-là la vacance du pouvoir Romain, et la liberté d’auto-administration des anciennes provinces : C’est l’acte de naissance de Brittania, notre future Bretagne, toujours en relation maritime étroite avec l’île de Bretagne originelle, de même culture, de même Histoire et de même communauté de pensée…

Quand l’empire Romain s’écroule, l’Île de Bretagne n’est plus défendue par ses légions britto-romaines, et cela provoque l’arrivée de plus en plus massive d’envahisseurs multiples attirés par les grands territoires fertiles et les richesses ecclésiastiques de l’île : Les Vikings Danois et les Scott d’Irlande au Nord, les Gaëls d’Irlande à l’ouest, les Angles, les Jutes et les Saxons à l’est… Les envahisseurs étrangers sont de plus en plus nombreux au cours des décennies, et les forces bretonnes s’organisent pour résister à cet afflux d’immigrants armés qui s’installent, mais après des victoires arrivent les défaites (origine de la légende Arthurienne) et les Bretons sont contraints d’abord de se regrouper sur la moitié ouest de l’Ile, du sud de l’Ecosse actuelle à la Cornouaille en passant par le Pays de Galles. Et ensuite de nombreux Bretons commencent à émigrer à leur tour vers la péninsule bretonne continentale peu peuplée à ce moment, où ils s’installent durablement, créant de véritables communautés de vie de confession chrétienne, dans une multitude de lieux encore reconnaissables aujourd’hui par leur toponymie comprenant les noms de leurs guides spirituels, appelés plus tard des Saints par la tradition populaire, qui les auréole de mille légendes miraculeuses. Cette immigration bretonne dure près de deux siècles, et crée trois royaumes distincts sur le territoire de Bretagne : au nord la Domnonée, avec surtout des Bretons venant de l’actuel Devon. Au sud-ouest, la Cornouaille avec essentiellement des Bretons venant de l’actuelle Cornouaille bretonnique, et le Bro Weroc ou Bro Erec au sud, composés pour beaucoup de bretons venant de l’actuel Pays de Galles. Tous ces nouveaux arrivants bretons s’intègrent dans la population celtique gallo-romaine locale, issue autrefois des cités armoricaines pré-romaines florissantes : Les Osismes à l’ouest, les Coriosolites et Redones au nord, les Vénètes et Namnètes au sud. Toutes ces communautés bretonnes d’agriculteurs et d’éleveurs défrichent les terres qui étaient retournées à l’état sauvage, après la chute de l’empire, construisent des villages et des édifices religieux, donnant à la Bretagne déjà son maillage de villages et petites cités que nous connaissons encore aujourd’hui.

Notre Bretagne continentale structurée existe déjà depuis plus d’un siècle quand les Francs de Clovis envahissent l’ancien pays gallo-romain de l’est. La difficile cohabitation de voisinage entre Bretons et Francs sera une suite de guerres meurtrières provoquées par la volonté expansionniste des Francs, entrecoupées de moments de paix relative, pendant près de trois siècles. Cet ennemi commun des Bretons va les pousser à se fédérer et à fusionner les trois royaumes en un seul Royaume de Bretagne, au huitième et neuvième siècles, d’abord sous les Rois de résistance Morvan et Wiomarc’h, puis sous les Rois conquérants Nominoë, Erispoë et Salaün qui augmenteront le territoire breton au détriment des Francs. La consolidation et l’expansion du Royaume de Bretagne seront stoppées par les invasions vikings dévastatrices. Le Roi Alain Le Grand, puis plus tard de façon définitive son petit-fils le Duc Alain Barbetorte en 939 à Trans La Forêt, libéreront la Bretagne des Vikings, et la Bretagne deviendra un Duché souverain indépendant.

Progressivement, Duc après Duc, la Bretagne devient un pays prospère jusqu’à la guerre de succession de Jean III, de 1341 à 1365, qui amène le chaos et la guerre civile entre deux camps : Le camp de Charles de Blois, pro-français, et le camp de Jean de Montfort, pro-anglais. La paix reviendra enfin sous le règne de Jean IV, qui fera de la Bretagne un véritable État breton. Les Ducs suivants sauront sauvegarder la souveraineté de la Bretagne, à travers un fragile et stratégique équilibre diplomatique entre France et Angleterre. Malheureusement le Roi Louis XI désire ardemment conquérir la riche Bretagne, et sa fille Anne de Beaujeu régente de France continuera sa politique d’annexion de la Bretagne au nom de son jeune frère Charles VIII. La France mènera une guerre impitoyable en Bretagne de 1487 à 1491, jusqu’à que la jeune Duchesse Anne de Bretagne soit contrainte d’épouser le Roi Charles VIII le 6 décembre 1491, précipitant par alliance la Bretagne dans le giron français. Charles VIII supprime toutes les prérogatives de la Bretagne qui est entièrement administrée par la France. À sa mort, en 1498, Anne de Bretagne rétablit la Chancellerie et le Conseil, et toutes les autres institutions en sommeil. En 1499, elle épouse le Duc d’Orléans qui devient le Roi Louis XII avec un contrat de mariage qui préserve l’indépendance de la Bretagne. Cette indépendance sera mise à mal après la mort d’Anne de Bretagne : Avec l’accord de Louis XII, leur fille Claude épouse le Duc d’Angoulême qui deviendra le Roi François I. Celui-ci spolie la nouvelle très jeune Duchesse de Bretagne Renée, sœur de Claude, de son titre et de sa couronne, pour intégrer définitivement le Duché de Bretagne en province soumise à la couronne de France, à travers l’édit du 4 août 1532. La Bretagne garde un parlement autonome qu’elle perdra finalement à la Révolution française. Depuis, la Bretagne n’est plus qu’une région administrative française sans réel pouvoir, et dont le cinquième département, le plus riche, la Loire Atlantique, a même été retranché, pendant et après la seconde guerre mondiale (En 1941 et confirmation de partition en 1956 et 1972).